Le chinois : (2) Bases élémentaires

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Published on: 07/29/2013

Deuxième partie de ma tentative de présenter simplement les bases du chinois, en espérant que ça serve à quelqu’un (de toute façon, ça me donne une excuse pour replonger dans mes livres de grammaire et ça me permet de vérifier ma compréhension personnelle, donc ce n’est pas perdu). Aujourd’hui, les éléments de base qui vont permettre de comprendre et éventuellement de produire des phrases simples en chinois. En préambule, une rapide présentation de la grammaire de base et des caractéristiques grammaticales du chinois, que vous pouvez sauter si ça ne vous intéresse pas, ou si vous ne comprenez rien à la grammaire. Ça reste relativement important, néanmoins, et c’est là que je définis les termes que j’utiliserai par la suite. J’essaierai de mettre en place des rétro-liens, et éventuellement un lexique, avec pop-up, en fonction de ce que WordPress (le moteur du site, pour ceux et celles d’entre vous qui ne connaîtraient pas) me permettra de faire. La structure des articles suivants (j’en prévois au moins 10, voir plus, à raison d’un par semaine) devrait être la même que celle de celui-ci. Il n’y aura pas d’examen en fin de session, mais n’hésitez pas à poser des questions dans les commentaires, j’y répondrai ou les intégrerai dans les articles suivants.

Sans plus attendre, commençons.

1. Considérations grammaticales

La grammaire de base du chinois est très simple, car elle ne présente pas de complications, comme conjugaisons et déclinaisons. Pas d’accord, ni en genre ni en nombre, le genre est marqué par le choix des termes, mais pas sensible grammaticalement, uniquement au niveau sémantique, et le nombre explicité soit de manière chiffrée, soit par le contexte, mais jamais sensible sur le verbe ou l’adjectif.

L’unité de base en chinois est la syllabe, assortie à un caractère, et correspond à un concept. La plupart des mots sont obtenus par juxtaposition de concepts de base, comme les concepts complexes sont obtenus par assemblage d’éléments graphiques sémantiques ou phonétiques au sein d’un même caractère. La majeure partie des noms comporte deux syllabes, tandis que les mots grammaticaux et les verbes sont très souvent mono-syllabiques.

L’absence de conjugaison et de déclinaison impose un ordre strict des mots dans la phrase, dont la forme la plus simple est Sujet-Verbe-Objet (SVO). Beaucoup de verbes transitifs ont besoin d’un objet, même quand il n’est pas nécessaire par rapport au sens de la phrase (exemple : « On mange ! » ou « C’est l’heure de manger »). Ils prennent alors un complément d’objet par défaut, qui est associé au verbe.

Assez de théorie vide pour un début, passons aux exemples.

2. Vocabulaire

Avant de vous bombarder de phrases, il faut quand même que je vous donne le vocabulaire de base.

Pronoms

Personne

Genre

Caractères

Pinyin

Approx.

Français

1

N/A

wo

je

2

N/A

ni

tu

3

masculin

ta

il

3

féminin

ta

elle

3

neutre

ta

il/elle

Quoi ? une colonne genre ? un prénom neutre ? M-mais, mais… tu n’avais pas dit qu’il n’y avait pas de déclinaisons ?

Non, non. Pas de déclinaisons. Ce n’est qu’un genre sémantique, c’est-à-dire qu’il est imposé par l’objet ou la personne auquel il fait référence, et n’impose pas de modification morphologique sur un autre élément de la phrase. En d’autres termes, on n’utilise pas le même caractère selon qu’on parle de son frère, de sa voisine ou du chien de sa tante.

Je n’indique ici que les prénoms singuliers. La forme plurielle est obtenue, sans exception, par l’adjonction d’un caractère, 们, men /meun/, atonal : 我们,你们,他们…

Par souci d’exhaustivité, je précise l’existence d’un prénom de deuxième personne féminin, très peu utilisé en Chine, plutôt à Hong Kong, Taïwan : 妳, nǐ /ni/, d’un pronom de deuxième personne marquant la déférence : 您, nín /ni’n/, « vous » de politesse, ainsi que d’un pronom de première personne au pluriel dénotant un groupe qui comprend l’ensemble des participants à la conversation (en distinction par rapport à 我们, qui peut représenter un groupe dont le seul membre présent est le locuteur) : 咱们, zánmen, /dza’nmeun/. L’utilisation de 咱 seul semble être limitée à certains groupes de locuteurs (je parlerai des patois locaux plus en précision d’ici quelques articles).

Vocabulaire élémentaire

Commençons par quelques mots utiles. L’une des premières questions qu’on vous posera sera de savoir d’où vous venez. Commençons donc par y répondre. Cela me permettra en plus d’illustrer la composition de concepts en chinois :

  • France : 法国, Fǎguó, /fagwo/
  • Personne : 人, rén, /jenn/
  • Français, française : 法国人, Fǎguórén, /faguojenn/
  • Être : 是, shì, /she/

En Chinois, France se dit Fǎguó, et s’écrit 法国. 法 (Fǎ) signifie « loi » et l’on dit souvent en guise de moyen mnémotechnique, que « la France est le pays des lois ». C’est un peu abusif, dans la mesure où le pays qui y fait le plus recours semble être les États-Unis, et que d’un point de vue historique, les lois allemandes et anglaises semblent avoir inspiré plus de nations dans la rédaction des leurs. Il s’agit plutôt d’une abréviation, le nom complet de la République Française étant « 法兰西共和国 », Fǎlánxī gònghéguó, /Fala’nhsi gonghegwo/, et les caractères choisis pour transcrire France en 法兰西 faisant partie de ceux qui sont habituellement utilisés pour transcrire les noms étrangers.

Mais je m’éloigne de mon propos. En chinois, 人 représente une personne, quel que soit son sexe. En le plaçant comme un suffixe après un nom de pays, de ville, on obtient le nom des habitants du pays ou de la ville. Nettement plus simple qu’en français. Donc, 法国人, c’est français.

Et finalement, 是, c’est la copule, dont l’utilisation est assez semblable à celle du verbe être en français, à quelques exceptions prêt, notamment le cas des adjectifs attributs du sujet, qui en chinois n’ont pas besoin de copule.

Vous l’aurez remarqué, je ne remets pas systématiquement l’indication de prononciation. En fait, je ne donne le pinyin et la transcription fantaisiste que lors de la première présentation du mot ou du caractère. C’est en partie par fainéantise, mais surtout par volonté de faire travailler la mémoire des lecteurs. Nyark, nyark.

Bref, tout ça pour en venir à la phrase suivante :

  • 我是法国人。
  • 我/是/法国人
  • Je – être – français
  • Je suis français(e).

C’est simple, non ?

Bien, ajoutons un peu de vocabulaire, en restant dans le même domaine.

  • 去, qù, /tchu/, aller
  • 中国, Zhōngguó, /Djongwo/, milieu+pays, Chine
  • 哪, nǎ / na/, quel (interrogatif) il peut également parfois être prononcé něi /neil/
  • 哪儿, nǎr, /naer/, où (interrogatif)
  • 哪里, nǎlǐ, /nali/, où (interrogatif)

Il n’y a pas de différence de sens entre 哪儿 et 哪里, mais 哪儿 est plutôt employé dans le nord de la Chine, et 哪里, dans le sud.

去 est un verbe transitif, la phrase de base est donc S-去-O, soit

  • 我去中国。
  • 我/去/中国。
  • Je – aller – Chine
  • Je vais en Chine.

ou

  • 他去法国。
  • 他/去/法国。
  • Il – aller – France
  • Il va en France

Interrogation

Pour poser une question, on remplace tout simplement la partie sur laquelle porte la question par un interrogatif :

  • 他去哪里?
  • 他/去/哪里?
  • Il – aller – où ?
  • Où va-t-il ?

ou

  • 你是哪国人?
  • 你/是/哪/国/人?
  • Tu – être – quel – pays – personne ?
  • De quelle nationalité es-tu ?

ou encore

  • 她是哪里人?
  • 她/是/哪里/人?
  • Elle – être – où – personne ?
  • De quelle nationalité/ville/région est-elle ?

Encore quatre mots, et j’arrête pour cette première séance :

  • 吃, chī, /tche/, manger
  • 饭, fàn, /fa’n/, riz (cuit)
  • 菜, cài, /tsai/, plat cuisiné, légume, cuisine
  • 吗, ma, /ma/, interrogatif placé à la fin d’une question si elle n’en contient pas déjà un.

J’ai indiqué plus haut que certains verbes nécessitaient un complément, utilisant un complément par défaut si l’on ne veut pas l’exprimer, 吃 en est un. Son complément par défaut est 饭. Pour dire simplement « Je mange » (comme dans le dialogue « Qu’est-ce que tu fais ? » « Je mange. »), l’on dira donc « 我吃饭 ».

菜, comme 人 plus haut, peut être placé en suffixe après un nom de pays ou de ville pour indiquer une cuisine locale. L’on dira donc :

  • 他吃法国菜。
  • 他/吃/法国/菜。
  • Il – manger – France – cuisine.
  • Il mange de la cuisine française.

et

  • 你吃中国菜吗?
  • 你/吃/中国/菜/吗?
  • Tu – manger – Chine – cuisine – (question) ?
  • Est-ce que tu manges des plats chinois ?

Je pense que c’est assez pour une première séance, la semaine prochaine, interrogation écrite.

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